<h1>Noelfic</h1>

[Reecriture]_L_Effet_Papillon


Par : Pseudo supprimé

Genre : Inconnu

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 4

Publié le 19/08/13 à 01:17:06 par Pseudo supprimé

Chapitre 3


Hans scruta la plage. Les hérissons tchèques étaient sortis du sable comme des parasols un Dimanche ensoleillé. La nuit était calme, il n’y avait pas un souffle de vent, et pas une vague. Les supérieurs avaient inspecté les lignes de défense pour vérifier que tout étaient en ordre, et d’après leurs dires, ils pouvaient repousser une armée entière. Les mitrailleuses étaient chargées à bloc, et tout était prêt au cas où une alerte retentirait. Il parait que l’équipe radio avait intercepté un message codé en provenance d’Angleterre, c’est pourquoi toute l’armée était en ébullition.

* * *

Le lendemain passa relativement rapidement. Daniel avait époustouflé les gradés en visant juste les quatre cibles sur cinq et en réussissant l’entrainement encore plus rapidement que les autres. Il savait que ses gestes pouvaient changer le destin de l’assaut, et donc du monde. Avant de partir du camp, le général en chef l’a pris comme exemple du parfait petit soldat. Daniel avait pris sa revanche, quel qu’en soit le prix sur l’avenir.
Il était 21 heures pile lorsque le convoi se mit en route vers le port. Tout le monde avait son sac à dos, son arme et ses munitions, le groupe marchait au pas, derrière les généraux et gradés en tête. La procession se fit en silence jusqu’au cargo qui devait tous nous faire traverser une grande partie de la mer. C’était un rafiot réquisitionné par l’armée à des vieux loups de mers. Le temps de faire monter tout le 5ème corps d’infanterie US prit un temps considérable, sections par sections, en ordre de bataille, déjà prêt à monter dans les barques. Dan scrutait les alentours. Des milliers de soldats confrontés à leurs morts futures, résignés, bien décider à prendre en main leurs destins et à ne pas mourir demain matin, sur cette plage. Ce fut alors qu’il aperçut le commandant, il rejoignit les rangs, à deux hommes de lui. Il parvint à lire son nom, au milieu des dizaines de décorations de guerres, c’était le Commandant Leonard T. Gerow. Celui-là même qui a mené à la victoire l’armée américaine à Omaha Beach, et le pire c’est qu’il ne le savait pas encore…

Le bateau partit alors, dans un soufflement des turbines. Les cheminées crachèrent leurs fumées noires, et le navire s’éloigna du quai, en direction de sa funeste destination. A ce moment, Daniel se concentra en pensant à son époque, en 2008. Sa télévision LCD ou pouvait s’afficher 850 chaînes câblées en haute définition, sa ravissante femme, ses deux enfants. Le monde moderne, en somme. Et il était en route pour participer à la plus grosse et la plus mortelle bataille du 20ème siècle. Pourtant, il ne pouvait s’y résoudre.

Dans les rangs, des discussions sommaires s’établirent entre les soldats, pour se changer les idées. On échangeait des photos de familles, des souvenirs, certains rigolaient même, avec une certaine tristesse dans le regard, comme pour se souvenir que tout ce qu’ils avaient connu jusqu’ici n’était plus que du passé. Seul un miracle pourrait les faire survivre. Au fil du voyage, les cheminées crachèrent de plus en plus de fumées noires, et la coque fendit la mer en direction des côtes françaises. Les supérieurs hiérarchiques donnèrent les derniers ordres à minuit pile. Le bateau est parvenu jusqu’à la limite des champs de mines, ils allaient devoir monter dans les barges de débarquement pour continuer la traversée. Chaque section montait l’une après l’autre dans sa LCA.

Dan, quant à lui, scrutait ses compagnons d’infortune, alors que la barge touchait l’eau. Il était dans la même que Leonard T. Gerow, le commandant qu’il avait aperçu sur le cargo. Les autres soldats scrutaient des drôles de cadrans en or, dans lequel était judicieusement placée une photographie. Certains l’embrassaient, d’autres priaient en silence, les autres vérifièrent leurs chargeurs, ou regardaient les autres barges d’assaut.

A une heure du matin, les côtes étaient en vue. Une mince ligne de sable, visible à l’horizon. Dan crut qu’ils naviguaient depuis des jours entiers. Des chuchotements brisèrent le silence. Le commandant, à quelques places de Daniel lança :
« - On y est, les gars. Notre heure de gloire est arrivé. Nous nous battons pour la liberté, et pour les Etats-Unis d’Amérique, ne l’oubliez pas. Je suis fier de vous, soldats. »

Le discours fit son petit effet, et la plupart des hommes relevèrent la tête, prêt à en découdre. Quelques minutes plus tard, la barge juste à côté d’eux explosa dans une gerbe d’eau de mer. Les bombardements commencèrent à pleuvoir, la bataille commençait. Les regards se crispèrent, personne n’osait regarder hors de la barge. D’autres LCA implosèrent sous les bombes, réduisant plusieurs sections en fumées. Dan se concentra une dernière fois sur son époque, alors que la plage n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres. Chacun se donnait du courage comme il pouvait. Certains regardèrent à nouveau les photos d’identité de leurs proches, d’autres contemplèrent la plage en face.

1 heure 55 minutes. Les tirs de mitrailleuses commencèrent à ricocher sur le métal des barges. Quelques rafales éparses, isolées, comme si les allemands voulaient tester leurs armes avant le débarquement.

1 heure 58 minutes. Plus que deux minutes, disait le commandant. Les armes se levaient vers le ciel, prêtes à cracher leurs projectiles de métal brulant. Cette fois, c’était la fin. Daniel avait tout essayé, il était condamné.

1 heure 59 minutes. Tout ce qu’il pouvait espérer, c’était de ne pas mourir. Et surtout, que tout se passe comme cela devait se passer, pour ne pas perturber le futur. Une seule balle de trop, et ça sera peut-être la défaite des américains, et l’avènement du Troisième Reich. Dan tenait dans ses mains le futur de la planète. Et sa vie.

2 heures. Les coups de sifflaient retentirent enfin. Un son strident capable de tripler la vitesse cardiaque en une demi-seconde. Les passerelles des barges tombèrent dans l’eau glaciale, et les soldats s’élancèrent dans un cri de guerre, couvert par les rafales des mitrailleuses qui s’étaient mise en route.

Des centaines de soldats périrent la première seconde du débarquement.

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